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Introduction :
Franco est né le 4 Décembre 1892 à El Ferrol (Galice) et est décédé le 20 Novembre 1975 à Madrid.
Très tôt il intègre l'École de préparation navale de El Ferrol, mais l'école ferme et, à 15 ans, il intègre l'Académie d'Infanterie de Tolède. Il va gravir les échelons petit à petit.
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En Juillet 1936, il s'unit au Général Sanjurjo et au Général Mola contre le Gouvernement de la Seconde République Espagnole. Le coup d'état va échouer et donner lieu à la Guerre Civile Espagnole (1936-1939).
En Septembre 1936, déjà, il s'autoproclame "Chef de l'État Espagnol".
En 1939, les troupes du Général Franco gagnent la Guerre Civile Espagnole.
A partir de cette date, Franco va s'installer au pouvoir, l'Époque Franquiste va commencer, et cela va durer jusqu'à sa mort, en 1975.
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De 1939 à 1975 il va établir un gouvernement dictatorial et va se donner le titre de "Caudillo", c'est à dire "Guide" ou encore de "Generalísimo" c'est à dire "un très grand Général".
En 1969, conscient qu'il est malade, Franco désigne son successeur : Juan Carlos, pour lui succéder en tant que Roi d'Espagne.
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De nombreuses choses pourraient ainsi être décrites sur cette époque, cependant c'est sur un phénomène bien particulier que nous allons nous arrêter. Phénomène récurrent et pourtant assez méconnu : l'enlèvement systématique d'enfants aux familles Républicaines pour les "placer" dans d'autres familles "proches du régime" pour les "rééduquer".
I- Comment cela se passait-il?
1- Pour les prisonnières
Au sortir de la Guerre Civile, les «Rojos» (les «Rouges», c'est à dire les Républicains) sont fusillés, incarcérés ou réduits au silence par le nouveau régime.
Les militantes sont placées dans des prisons à part. Parmi elles, beaucoup sont enceintes ou jeunes mères.
Les conditions de vie dans les prisons étaient très précaires et de nombreux enfants ont péri dans les cachots, de la malnutrition ou encore du manque d'hygiène.
Un exemple fort : A la prison de Saragosse, 42 bébés sont décédés en une semaine.
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Bien sur, il y a eu des survivants mais "le régime Franquiste a tout fait pour qu'on perde leur trace". Selon l'historien Ricard Vinyes il est "impossible à savoir" combien ils étaient. D'autant plus que, malgré "les 280 000 prisonniers politiques répertoriés", dans les prisons pour femmes "les nouveau-nés n'étaient pas enregistrés".
Et les choses n'iront pas en s'améliorant lorsque le 30 Mars 1940, une circulaire stipule que "passé l'âge de 3 ans, tout enfant doit être séparé de sa mère incarcérée."
Des centaines d'enfants vont ainsi disparaître.
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2- Pour les autres femmes Républicaines
Pour ces femmes tout va se jouer dans les maternités ou elles vont aller accoucher et le schéma sera le même pour toutes : elles viennent accoucher et repartent sans bébé.
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Comment les médecins font-ils ?
Tous les bébés de femmes Républicaines sont déclarés morts nés. Les causes du décès sont toujours très floues ou complètement incroyables, comme ce sera le cas dans la clinique O'Donnell à Madrid.
Ici, tous les bébés de ces femmes vont être déclarés morts à cause d'une otite.
María José Santos Muñoz, pédiatre à l'hôpital Severo Ochoa de Madrid explique pourquoi cette cause de décès est impossible :
"En aucun cas une otite peut être une cause de décès. La mort d'un nourrisson ne peut avoir cette justification. A la rigueur, si l'otite n'est pas traitée elle peut dégénérer en infection qui peut elle même dériver, entre autre, en une méningite, mais la méningite serait la cause du décès, non l'otite. Une mort par otite est assez étrange.”
En général, les hôpitaux expliquaient aux familles que le bébé était décédé et que la clinique s'était occupée d'enterrer le corps. En réalité l'enfant, bien vivant, était placé sous la tutelle d'une famille proche du Régime Franquiste, pour être "rééduqué".
Un médecin, qui travaillait à la fondation Jiménez Díaz indique au journal DIAGONAL :
"On savait qu'il y avait des magouilles dans les hôpitaux pendant ces années. A la fondation on savait qu'une femme enceinte entrait par une porte et que dans le même temps il était enregistré une femme non enceinte dans la zone d'accouchement, elles étaient même admises dans les parties privées et les familles adoptives payaient tous les frais. L'une sortait sans son bébé et l'autre, qui n'était pas enceinte, était enregistrée comme la mère.
Une fois, à l'hôpital, un couple de Chilien est venu, ils voulaient un enfant. Trois jours plus tard ils sortirent avec deux bébés."
Selon l'avocat de l'Association pour la Récupération de la Mémoire Historique (ARMH) - Fernando Magán, "Ceci est la transposition d'un décret nazi à l'Espagne. Ce qui est sous jacent c'est l'extermination d'une classe Sociale, les Rouges."
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II- Que deviennent ces enfants ?
Les garçons sont envoyés dans des hospices publics ou des orphelinats tenus par des Phalangistes (Espagnols Nationalistes).
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Quand aux filles, elles rejoignent des institutions religieuses.
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En 1943, une source officielle estime qu'ils sont environ 12 000 enfants dans ces centres.
Effacer toutes les traces
L'enlèvement des enfants devient légal avec l'arrêté du 30 Mars 1940.
Pour un Général du Régime - Vallejo Nájera - il était "nécessaire d'extirper le gêne Marxiste" de ces enfants et il recommanda le transfert des enfants dans ces institutions.
A partir de Décembre 1941, tout va s'accélérer. Une loi va permettre d'inscrire les enfants de républicains au registre civil sous de nouveaux noms, ce qui brouille les pistes de leur filiation et facilite leur adoption massive dans des familles Franquistes.
Les identités des enfants sont ainsi complètement perdues..
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Lavage de cerveau
Le régime va faire un réel lavage de cerveau sur ces centaines d'enfants.
José Murillo, 77 ans, ancien héros de la résistance antifranquiste en témoigne. En 1949, il apprend que sa jeune soeur, Maria, a été enlevée près de Cordoue par des religieuses, puis emmenée dans un couvent de Barcelone.
"Pendant des années, j'ai échangé des lettres avec elle. J'ai compris qu'on lui avait fait subir un lavage de cerveau. Son entourage l'a persuadée que sa famille n'était composée que de dangereux communistes athées tuant les prêtres et brûlant les églises. Moi, j'ai tenté de la convaincre qu'elle pouvait être fière de nous. Je ne l'ai jamais revue. D'ailleurs, elle ne veut voir personne. Je sais seulement qu'elle vit dans un couvent à Rome."
Un autre confirme : "Beaucoup ont persisté dans la voie religieuse, comme curés ou nonnes, persuadés que, ainsi, ils pourraient laver les péchés de leurs parents."
Ce "zèle idéologique" poussera même le régime franquiste à agir hors de ses frontières. Et ainsi, dans les années 40, il réussira à rapatrier 32 000 enfants de Républicains exilés pendant la guerre civile en Europe.
Il faut savoir que l'enlèvement d'enfants continua ainsi jusque dans les années 80.
III- Aujourd'hui, le réveil des consciences
Beaucoup d'entre eux ne savent toujours pas aujourd'hui qu'ils furent enlevés à leur parents biologiques.
1- Le Juge Baltazar Garzón
En 2008 il va ouvrir une enquête sur "les disparitions durant l'époque Franquiste". Toutes les disparitions, adultes et enfants. Il veut faire ouvrir les fosses communes.
Il dénonce, il gêne tous ceux qui sont toujours proches du régime. Il va très vite se voir obliger d'arrêter son enquête sous la pression notamment de la Phalange Espagnole, sans quoi il lui sera interdit d'exercer sa profession.
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2- Création d'associations
De nombreuses associations se constituent, bien souvent des associations de familles qui cherchent désespérément à retrouver leurs enfants.
Quelques exemples :
- Las Abuelas de Plaza de Mayo : http://www.abuelas.org.ar/
- L’association Andas : http://www.carmona.org/
- L'association pour la Récupération de la Mémoire Historique (ARMH) : http://www.memoriahistorica.org.es/
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Il faut savoir que l'enlèvement d'enfants était systématique en prisons, à l'hôpital et dans les hospices. Toutes ces années après, tout ne se sait pas.
L'Église détient cependant tous les éléments, des registres avec les noms, les archives (etc.), de tous ces traumatismes mais aucune loi ne l'oblige à dévoiler tous ces renseignements...
"J'ai retrouvé mon fils. Il m'aura fallu 32 ans, six mois et 7 jours...". Carmen Cruz
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